L’Autorité du bassin du Niger, regroupant les pays riverains, collecte désormais les données hydrologiques par satellite. Sa prochaine étape sera de recourir à l’altimétrie spatiale (suivi des niveaux des cours d’eau) grâce à Swot en 2021.
Le bassin du fleuve Niger, (4.200 km) s’étend sur 2,2 millions de km² dont les deux tiers correspondent à une zone «hydrologiquement active» qui s’étend sur neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) membres de l’Autorité du bassin du Niger.
«Compte tenu de la situation d’insécurité qui prévaut dans certaines régions du bassin, nous ne pouvons plus avoir accès à certaines stations de mesure (plus d’une centaine dans le bassin). Le système de suivi des ressources en eau et de prévisions des écoulements par satellite dans le bassin du fleuve Niger vient nous accompagner depuis 2014 dans la mise à disposition des données en vue de la planification et les prévisions des alertes de crues (inondations) et de sécheresses», explique Bachir Alkali Tanimoun, coordonnateur du projet « Satellite hydrologique » (SATH) à l’ABN.
La technologie satellitaire est ainsi devenue un moyen de préserver la collecte de données, cruciale face au changement climatique qui assèche le fleuve Niger et ses affluents, fournisseurs d’eau potable, d’eau douce, d’eau pour l’irrigation et nécessaires à l’aquaculture, à la production d’énergie et au transport.
Les données hydrologiques collectées par l’ABN sont à la disposition des Etats et sont directement accessibles aux riverains grâce notamment aux médias.
Des données vitales pour des millions de riverains
Ainsi, le quotidien de 130 millions de personnes dépend des prévisions que fournit, via son observatoire, l’ABN créée dans les années 60 pour permettre à ses Etats membres d’optimiser la gestion de leurs ressources naturelles, en premier lieu, l’eau.
Une ressource que les ONG, durant la Journée d’action pour l’eau organisée le 10 novembre 2017 à la COP23, rappellent qu’il est indispensable de mieux prendre en compte dans les stratégies d’adaptation face au changement climatique.
Pour l’ABN, la prochaine étape est de recourir à l’altimétrie spatiale (suivi des niveaux des cours d’eau déterminant, entre autres, pour la navigation) grâce au satellite d’observation de la Terre Swot qui sera opérationnel en 2021.
La Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS), dont plusieurs zones restent naturellement inaccessibles, fait déjà appel à cette technologie satellitaire d’altimétrie nadir.
Les travaux avec l’ABN et la Cicos sont réalisés dans le cadre du programme SWOT Aval.
Swot est un programme en coopération CNES / NASA.
Plus d’informations sur http://m.geopolis.francetvinfo.fr