« Un espace de co-construction entre l’expression des besoins et la mise en œuvre des savoir-faire nécessaire pour y répondre »
Responsable des programmes biosphère continentale, CNES
Qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein du pôle Theia ? Comment et pourquoi vous êtes-vous engagé dans le pôle Theia ?
Philippe MAISONGRANDE : Depuis 30 ans, je travaille au CNES à la valorisation des données d’observation de la terre par les satellites via la synthèse et l’analyse des données et leur assimilation dans les modèles bio-géophysiques (Eau et Carbone). J’ai occupé différentes fonctions, (souvent simultanément) de chercheur et coordinateur d’équipes scientifiques dans des laboratoires dont le CNES est tutelle, le CESBIO de 1993 à 2008, puis le LEGOS jusqu’en 2018. Depuis, je suis en poste à la Direction de la Stratégie du CNES où je suis référent scientifique et programmatique pour les surfaces continentales.
Mes activités principales sont l’appel à proposition de recherche TOSCA, le pilotage des programmes d’observation satellitaires en exploration (SMOS, Venus, Sentinels,…) et en préparations (TRISHNA principalement) et Theia en étroites relations avec le TOSCA. J’ai toujours été convaincu de la valeur informative exceptionnelle que contiennent les données satellitaires, et ce pour toutes les familles de télédétection que j’ai utilisées en tant que chercheur (optiques Radar, Micro-ondes passives, gravimétriques).
En favorisant la « requêtabilité » de toutes ces données, Theia contribue à les transformer en informations utiles à l’étude et à la gestion des habitats du vivant. La place du pôle dans mes activités est donc centrale et pleine de sens.
À votre avis, quel est le principal apport du pôle ?
Philippe MAISONGRANDE : Depuis qu’il existe, le pôle Theia est structuré autour d’infrastructures, de centres d’expertise scientifique et de réseaux d’animation à l’échelle régionale où se rencontrent les acteurs de la recherche, des entreprises, des collectivités, des services de l’État…. C’est, je crois, une grande force du pôle d’être bâti selon ce schéma fondamental puisqu’on le retrouve aujourd’hui dans toutes les initiatives visant au transfert des fruits de la recherche spatiale vers les usages, y compris bien sûr dans Data Terra.
Pour les infrastructures, je crois que le succès du projet Gaia data est un évènement marquant dans l’histoire récente du pôle. Du côté des CES, l’excellence des traitements appliqués aux données brutes des satellites a permis l’élaboration de produits descriptifs des surfaces et des sols, que ce soit en termes d’occupation (types d’assolement dans les cultures) d’état physique (humidité) ou bien encore les surfaces en eau et celles enneigées. Non seulement ces informations sont très utiles à la gestion des territoires, mais elles aident également les chercheurs dans leurs études sur les cycles de l’eau, de l’énergie et du carbone (de plus en plus) à toutes les échelles, y compris globale.
Quels grands défis voyez-vous pour le pôle à l’avenir ?
Philippe MAISONGRANDE : Il est important de maintenir l’efficacité de la communication du pôle telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ce bulletin, les ateliers de formation et les nombreux ateliers thématiques de ces dernières années vont dans ce sens.
Autre point majeur, 2022 et 2025 marqueront l’arrivée de SWOT (CNES/NASA) et TRISHNA (CNES/ISRO) toutes les deux dédiées à l’eau. Comme cela a été le cas avec les données Sentinel, Theia doit jouer un rôle central dans la valorisation scientifique de ces missions et l’émergence de nouveaux services issus de la recherche. Pour aller dans ce sens, l’ouverture prochaine de la plateforme hydroweb.next entièrement dédiée à l’eau est une magnifique déclinaison thématique de Theia.
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