Un travail complexe de méthodologie, qui nécessite de bien connaître les phénomènes sylvo-sanitaires, les peuplements forestiers et les technologies d’observations de la Terre

Qu’est-ce qui motive votre implication dans Theia comme animatrice du CES Changements et santé des forêts ?

Anne JOLLY A l’Office National des Forêts, je coordonne avec quelques collègues les projets de R&D en télédétection appliquée à la forêt et je suis fortement impliquée dans le transfert des résultats vers les métiers de l’ONF.

En plus de ce travail de coordination, en tant que chargée de R&D, mon domaine de travail plus spécifique est la télédétection appliquée aux crises, en particulier celles liées aux dégâts de tempête et aux phénomènes sylvo-sanitaires.

Si je connais Theia depuis longtemps déjà, je me suis impliquée dans le pôle que récemment. Je co-anime le CES dédié aux changements et à la santé des forêts, initié avec plusieurs partenaires en 2021 à la suite d’une réunion que j’avais organisée.

Quel est principal apport de Theia aujourd’hui pour la santé des forêts ?

Anne JOLLY Dans notre domaine spécifique, où les activités de Theia ne font que débuter, le meilleur reste à venir ! Mais d’ores et déjà, nous bénéficions grâce au pôle de produits et de services « transversaux » très utiles, à commencer par l’accès aux données.

Le rôle structurant de Theia pour la communauté des chercheurs-producteurs-utilisateurs me semble aussi essentiel. Et les nombreux séminaires organisés régulièrement nous permettent de développer les échanges et d’approfondir nos connaissances. La richesse des échanges lors de l’atelier dédié à la santé des forêts, qui s’est tenu le 4 octobre à Nancy, a été révélateur à ce titre.

Toutes les présentations de la journée sont disponibles sur la page de l’événement

Quels sont les principaux défis à relever demain pour un pôle comme Theia ? Quels besoins thématiques pour la santé des forêts ?

Anne JOLLY Nous avons aussi besoin de méthodes et de produits les plus génériques possibles pour évaluer les impacts de phénomènes forestiers très variés et nombreux, alors qu’ils touchent des milieux complexes et également très variés. Il y a donc un travail complexe de méthodologie, qui nécessite de bien connaître les phénomènes sylvo-sanitaires, les peuplements forestiers et les technologies d’observations de la terre, en complément des dispositifs de terrain.

Un autre défi très important me semble de développer des indicateurs pertinents et régulièrement disponibles sur les évolutions des couverts forestiers, notamment leurs anomalies : non seulement les évolutions liées à des opérations de gestion (comme les coupes), mais surtout des indicateurs d’anomalies du fonctionnement de ces couverts. Les enjeux sont de mieux connaitre le fonctionnement des forêts, et de proposer aux personnes en charge de la gestion et de la surveillance de la forêt des alertes pour prioriser leurs actions, et dans la mesure du possible anticiper les crises.

Enfin, la disponibilité d’outils pré-opérationnels et des infrastructures permettant le « passage à l’échelle »
et la mise en œuvre par les utilisateurs finaux sera également cruciale. Un travail complexe de méthodologie, qui nécessite de bien connaître les phénomènes sylvo-sanitaires, les peuplements forestiers et les technologies d’observations de la Terre.

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« Un espace de co-construction entre l’expression des besoins et la mise en œuvre des savoir-faire nécessaire pour y répondre »

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« Faire le lien par l’imagerie satellitaire entre l’environnement, les habitats favorables à des espèces vectrices ou réservoirs d’agents pathogènes et les populations humaines et animales à risque »

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« Ce qui motive mon intérêt pour Theia, mais aussi pour l’idée même de pôle de données, ce sont les activités toujours renouvelées et les challenges associés »

Arnaud Sellé, Responsable interopérabilité CNES-partenaires pour DINAMIS, Theia & ForM@Ter, nous livre sa vision des apports et des défis du pôle.

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